Confronté aux multiples manifestations physiques désagréables qui l'envahissent et aux pensées angoissantes qui captent son attention, l'agoraphobe préfère le confort de son domicile à l'affrontement des situations génératrices de peur. L'évitement consiste à ne pas faire face à une situation en raison de la crainte qu'elle inspire. Dans le cas de l'échappement, il s'agit plutot de quitter une situation pour fuir les malaises et l'anxiété qui surviennent.
Ces deux comportements renforcent la peur. Le recours à l'évitement évite à la personne de transiger avec l'anxiété et entretient ses peurs irréalistes qui ne sont ainsi confrontées avec la réalité. En choisissant de s'échapper d'une situation, elle perpétue la conviction qu'un mallheur ne serait survenu si elle était restée dans la situation. Pour l'agoraphobe, l'évitement et l'échappement sont des solutions rapides pour diminuer les états de tension. Cependant, ces deux types de comportements ont pour conséquence d'entretenir et même d'aggraver le problème.
Enfin, certains agoraphobes réussissent à affronter les situations anxiogènes à condition d'avoir certaines garanties sécurisantes sur le plan psychologique. Il peut s'agir de l'ingestion d'un médicament avant de sortir, du transport d'une bouteille d'eau et d'un téléphone portable dans le sac à main, de la planification d'un trajet en auto pour éviter la circulation dense. L'agoraphobe peut ainsi, assez subtilement, éviter ce qu'il redoute le plus: faire face à une situation seul, sans aide externe.